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​​ESPACE CULTUREL BLEU DE CHINE, FLEURIER

Après une dizaine d’années d’exploration à l’acrylique, je me suis tourné en 2020 vers de nouveaux médiums : les pigments et la tempera (peinture à l’œuf). La création par mes soins d’une grande variété de pigments minéraux me permet d’obtenir des tons et des mélanges particuliers, uniques peut-être. Cela m’est bien utile pour parvenir à ce que je souhaite. En effet, ce qui m’est cher, c’est de faire en sorte que l’œuvre soit habitée d’une vibration, d’une fréquence, d’une puissance énergétique. Je veux que quelque chose de subtil, de profond, d’invisible, parvienne au corps physique et émotionnel du receveur. Qu’il soit ainsi appelé à nouer un dialogue silencieux, à établir une intimité délicate, à ressentir un mouvement intérieur. J’ai envie que le champ de son inconscient soit touché, afin qu’une sensation, qu’un sentiment, qu’une émotion puissent émerger. Que les frontières du temps et du réel s’effacent, que le flot des pensées s’estompe, que l’expérience méditative réparatrice puisse advenir.

Lors de votre visite, vous constaterez aussi que les peintures ne possèdent pas de titres, mais juste une date de complétion. De par leur nature, et en raison du lien unique qu’elles établiront avec vous, il me semblait plus juste que le titre demeure une affaire intime et personnelle.

 

Fabien Ballif, janvier 2022

GALERIE FRANCOIS FONTAINE, SATIGNY-CHOULLY

« BAUMES »                                            

 

Le titre peut paraître étrange. Pour le comprendre, je crois que je dois mentionner ma deuxième activité, car il existe un lien entre ma création et celle-ci.

Depuis mon adolescence, je pose spontanément les mains sur les gens ; je peux voir, entendre, transmettre des messages et des énergies qui agiront sur un ou plusieurs plans de l’être : physique, psychique, émotionnel ou spirituel. Les esprits cartésiens auront bien entendu un peu de difficulté avec ce que je décris-là, ce que je peux comprendre. Il s’agit néanmoins de ma réalité; je ne fais aucun effort, c’est comme si j’étais chargé de cette mission.

Déjà avec ma création à l’acrylique, je sentais que je m’orientais vers un travail où la vibration, la fréquence et l’énergie étaient de plus en plus présentes. Ma peinture aux pigments et à la tempera, débutée courant 2020, s’est inscrite dans ce prolongement. Il m’est apparu il y a quelques mois que celle-ci semblait vouloir revêtir un « habit de guérison » ; d’où le choix (un peu plus humble) du mot « baume » pour le titre; le pluriel évoquant ici la multiplicité de baumes possibles.

J’ai la sensation que cette exposition veut apporter un palliatif, un contre-point à tout ce que nous vivons depuis longtemps de lourd, de sombre, de dramatique. Je pense au Covid et à bien d’autres maux. Que ma peinture veut transmettre un ensemble fréquentiel, vibratoire et énergétique à la fois apaisant, pénétrant et porteur. Qu’elle aspire à soutenir, renforcer ou activer des éléments sur des plans plus profonds, induisant ainsi certains mouvements intérieurs.

Je crois que ce pan de ma création appelle aussi à ralentir, à respirer, à s’arrêter ; pour mieux écouter, entendre, percevoir en soi. Chaque création se pose comme un lieu de refuge, de ressourcement, de cheminement intérieur.

Lors de votre visite, certaines compositions vous appelleront, d’autres moins; cela dépendra surtout de votre besoin profond et inconscient, qui entrera ou non en résonnance avec telle ou telle création. Vous constaterez aussi que les peintures ne possèdent pas de titres, mais juste une date de complétion. Des titres auraient été difficiles à poser, de par la nature des œuvres, et en raison du lien unique qu’elles établiront avec chaque observateur. Le titre est sans doute ici une affaire intime et privée.

Reconnaissance et gratitude à vous pour votre visite.

 

Fabien Ballif, octobre 2021

 

 

 

LE CASTEL BOIS-GENOUD, CRISSIER

« AETERNUM »          

 

Parler de ma peinture est délicat. C’est un langage en soi, qui remplace les mots. S’agissant peu d’un processus intellectuel, mais plutôt d’un acte intuitif (en particulier pour l’acrylique), je ne peux pas toujours expliquer parfaitement ce qui est né de la création. Néanmoins je suis sûr de certaines choses.

Lorsque je peins, le temps me semble comme arrêté, suspendu ou dilaté. Je perds la notion de son écoulement ; je rentre dans des dimensions qui touchent à l’infini, l’intemporel, le « sans début, ni fin » ; c’est un espace unique, qui semble supprimer la séparation entre vie et mort. De même, lorsque je crée, mon attention et mes sens sont pleinement activés ; je suis rempli d’une vie particulièrement intense, qui m’apporte un sentiment de plénitude et de joie à être. Mon taux vibratoire et mon niveau d’énergie s’élèvent comme par magie.

Les œuvres présentées ici partent toujours du thème de la nature/du paysage. Les processus de création peuvent différer selon les séries ou les années ; mais généralement, je débute de manière neutre, avec une sélection de couleurs que je souhaite assembler ;  je vois ma toile comme une partenaire, une entité bien vivante ; j’écoute ce qu’elle me dit, je me laisse surprendre par elle ; j’aime les accidents qu’elle me propose, les imprévus, les énigmes qu’elle offre. C’est un échange, un dialogue intime. Mais cela peut parfois être un chemin mouvementé, une sorte de corps à corps, une expérience « d’accouchement », qui peut s’avérer difficile ; je crois que chaque création porte l’empreinte de cette aventure, avec en toile de fond, je l’espère toujours, une partie de mon âme, de mon essence.

De nature particulièrement sensible, peindre est aussi une façon naturelle d’apaiser mon esprit et mes flux de pensées. L’épidémie du Covid-19 est ainsi un bon exemple de ce qui génère un certain nombre de pensées, sentiments et émotions en moi ; la toile est donc aussi pour moi un lieu de transposition, de restitution transformée de mon vécu intérieur. C’est aussi un espace où je peux retranscrire mes aspirations à la beauté, à la conscience élevée, au rayonnement.

Je terminerai par une citation qui me touche et m’inspire, celle du grand peintre allemand Gerhard Richter :

« En principe, un bon art aspire à quelque chose, comme une bonne peinture aspire

à quelque chose, pour ainsi dire de spirituel ou de sacré".

 

Fabien Ballif, mars 2020

GALERIE LA CHAUMIERE, MONTRICHER

 

« PAYSAGES, IMPRESSIONS »

 

 Avec le temps, je regarde d’avantage ce qui se passe en moi lorsque je contemple la nature et les éléments ; quelles sensations, impressions, émotions j’éprouve ; je me penche aussi sur le lien entre nature et nature humaine, ma propre nature humaine ; car il me semble que celui-ci est plus profond et essentiel qu’il n’y paraît.

Je sens l’air que j’inspire, et je remercie cette fragile enveloppe atmosphérique entourant notre planète de me donner à chaque instant un nouveau souffle de vie.

Je souris à la pluie, qui purifie, régénère, fait pousser, remplit les fleuves, les lacs, les sources, les nappes phréatiques ; cette eau capitale, sans laquelle l’ensemble du vivant disparaîtrait.

Je suis fasciné par l’astre solaire, qui permet au vaste monde végétal d’éclore, de pousser, de donner toute cette nourriture indispensable à la survie. Cette étoile qui réchauffe, illumine, influence l’humeur et le moral, embellit les jours de repos, et qui donne perpétuellement une quantité d’énergie prodigieuse; ce feu qui pourrait grandement contribuer au sauvetage de notre terre, si son potentiel énergétique inépuisable était mieux exploité.

J’assiste avec un étonnement sans cesse renouvelé aux changements de saisons, et me réjouis des modifications d’atmosphères, de lumières, de couleurs, de décors; je savoure de pouvoir encore vivre la poésie et le miracle de la neige, transformant le paysage en féérie cotonneuse, étincelante ou immaculée, selon les instants.

Le changement climatique semble s’accélérer, et me préoccupe grandement pour la survie de toutes les espèces. Je vois ma peinture comme une parole silencieuse pour rendre compte du lien qui unit mon paysage intérieur au « paysage terrestre », et par extension, du lien qui unit l’Homme à la Nature ; ma création est aussi une célébration, un témoin, une vision de l’Eden qui nous porte, et dont notre préoccupation majeure serait, selon moi, de nous empresser de sauver; c’est enfin une aspiration à évoquer la beauté, la pureté, le sacré, le divin, dans l’espoir que les cœurs et les consciences s’ouvrent et s’élèvent toujours plus.

Je présente ici trois facettes de ma création ; l’huile, découverte cette année avec le peintre chilien Rafael Barria, et deux processus de création bien distincts à l’acrylique, développés ces trois dernières années.

Je vous remercie chaleureusement pour votre visite, et suis à votre disposition pour toute question ou échange.

 

Fabien Ballif, octobre 2019  

GALERIE TOUR DE DIESSE, NEUCHATEL

« Fabien Ballif sublime la rencontre entre inspiration et émotion. Le peintre travaille avec sincérité, entre douceur et témérité. Le trait est sûr ou intuitif. Il résonne de justesse, vibre de liberté. Toujours en contact avec l’intériorité. Toujours à l’écoute de ce qui vit au dehors, qui se dévoile et qui touche. Le champ des couleurs est vaste. Il se déploie dans le chaud, dans le froid, dans la lumière et la transparence. Au gré de l’imaginaire, au creux de l’intuition ou du souvenir. Fabien se révèle au travers des oeuvres, à la fois tendre et déterminé, implacablement relié aux éléments. Les compositions sont pertinentes, sobres et subtiles. Perméable à la beauté à l’entour et conscient de l’instant qui nous échappe, le peintre exprime sa soif de vivre l’art au fil d’escapades entre abstraction et figuration. Il cherche, s’éloigne des repères et de la facilité. Fabien part à la rencontre de la matière, explore la technique et se laisse surprendre par le délice de créer ».

Annick Boillat-Richard, responsable Galerie Tour de Diesse

CHATEAU DE L'ISLE, L'ISLE

"TERRESTRES"

 

Ce que nous pressentons mais que nous ne pouvons nommer

Ce qui dépasse notre entendement et nous dépasse

L’énergie cachée, la vibration sourde,

L’intelligence supérieure,

La source de création,

L’ordre divin

 

Puissance des éléments

Sur lesquels glisse notre emprise

Balayant orgueil et vanité

Implacabilité de l’inaltérable

Beauté de l’indomptable

Force de l’invisible

 

Doux murmure de la brise

Chant mystérieux du vent

Souffle inquiétant de la tempête

Silence ouaté de l’or blanc

Silence immobile des sommets

Silence mouvant des nuages

 

Caresse des terres ondulantes

Paix des terres tranquilles

Drame des terres torturées

Hostiles ou accueillantes

Luxuriantes ou arides

Les terres nous reflètent

 

Horizons, voyages imaginaires

Horizons, vies rêvées

Horizons, renouveaux possibles

Echos à nos projets abandonnés

A nos espoirs en suspens

À nos réalisations à venir

 

Eau et Soleil

Alliés intemporels

Immuablement précieux

Rythmant vies et saisons

Forgeant espèces et continents

Vous vous offrez à nous depuis la nuit des temps

 

Air insaisissable

Poumon du Monde

Rempart au cosmos

Tu nous enveloppes de ton manteau

Inépuisable et illimité

Et nous insuffle la vie

 

Terre d’abondance

Aux visages infinis

Terre-Refuge

Terre-Eden

Puissions-nous te voir

Comme notre propre Mère.

 

Fabal (Fabien Ballif)

 

 

GALERIE LE BUNKER, STE-CROIX

 

"CANTUS TERRAE"

 

"Le chant de la Terre". La Terre est là depuis 4,560 milliards d’années. Le plus vieil hominidé semble dater de 7 millions d’années, ce qui représente une étincelle en regard de la durée de vie de notre planète. Sur les dizaines de millions d’espèces vivantes que notre astre a compté et compte, l’espèce humaine

est la mieux placée pour mettre fin à une grande partie du vivant…

 

Il y a le visible et l’invisible. Nous voyons sans peine la richesse, l’extraordinaire beauté et la poésie infinie qui se dégagent de la Nature. Ma peinture tente également de rendre des éléments tels que le son, la vibration, l’énergie et la dimension cosmique qui l’en imprègne.

 

Il y a la mise en perspective. A l’échelle de l’univers, s’étendant probablement sur des milliards d’années-lumière, notre planète occupe une place pour ainsi dire nulle. Aucun autre lieu de vie aussi hospitalier que le nôtre n’a pour l’heure été identifié. Notre Eden nanométrique est donc unique. Ses ressources sont comptées, mais l’Homme agit comme si, à l’inverse, elles étaient inépuisables et infinies.

 

Il y a le "Tout". L’Homme se pense séparé de la Nature, alors que fondamentalement, tout est interdépendance et lien. Nous voyons que notre véritable Mère est la Terre, et qu’elle nous donne tout. Comment pourrions-nous être séparés de ce qui nous donne tout ? Nous voyons aussi que toutes les actions de l’Homme produisent des conséquences, parfois réjouissantes mais souvent désolantes ; en vrac je pense au retrait des USA des accords de Paris, aux émissions de CO2, au glyphosate, aux guerres, au drame des migrants, etc… . En vérité, si nous réfléchissons profondément, nous ne sommes séparés de rien; tout est interconnecté ; les conséquences de nos choix et de nos actes nous reviennent d’une manière ou d’une autre.

 

Pour moi, "Cantus Terrae"  rend hommage, glorifie, voire transcende la Nature et la Terre, étroitement liées. C’est aussi une invitation à regarder, à écouter, à ressentir plus profondément les éléments qui nous entourent et nous portent. J’ai regroupé pour cette exposition une sélection d’œuvres individuelles et issues des séries "Natures primaires" et "Untouched". Bien que différentes dans leur processus de création, ces deux séries sont proches dans leur essence.

Fabal (Fabien Ballif)

 

 

GALERIE LA CHAUMIERE, MONTRICHER

"NATURES PRIMAIRES"

 

Peindre est pour moi une façon de dire, de raconter, de mettre en lumière. J’ai besoin que ma peinture fasse sens, qu’elle porte le sceau de la nécessité, de la profondeur.

 

Pour cette série, j’ai choisi d’abandonner la technique utilisée usuellement, et de tendre vers la figuration plus que l’abstraction. Les œuvres sont le fruit de mon imagination. La technique particulière développée vise à faire  « parler »  la nature dans une dimension élargie, que chacun et chacune interprétera à sa manière. Le sujet choisi fait écho avec ma préoccupation grandissante pour la planète; mais c’est aussi une sorte d’éloge, d’hommage à la Terre, que je vois originellement comme un Eden.

 

La Terre et la nature nous donnent tout ; nous pourrions presque inclure l’air et le soleil dans la nature. Nous voyons bien que sans ces éléments, nulle vie ou survie ne seraient possibles. Nous pourrions être remplis d’une gratitude et d’une reconnaissance sans limites pour la Terre.

 

Il me semble qu’un nombre phénoménalement important de gouvernements, d’industriels et de politiques éludent ou nient les questions de l’impact de l’Homme sur la nature et de l’épuisement des ressources. Ce n’est pas demain que nous allons pouvoir « déménager » des milliards d’êtres sur une autre planète, aussi en attendant qu’un tel scénario se produise éventuellement, nous ferions bien de prendre soin et de sauver notre "maison". Nous n’avons nul autre foyer collectif  - "we only get one planet" (Barack Obama).

 

A l’ère des progrès technologiques et de l’essor des énergies renouvelables, l’Homme se doit de changer de cap, et de faire naître en lui une nouvelle intelligence, une nouvelle clairvoyance, un nouvel esprit, s’il veut assurer sa survie. 

 

Selon la plupart des religions et des enseignements d’êtres élevés spirituellement, notre nature originelle serait caractérisée par la Lumière, la pureté, la clarté. Polluer, souiller, vider la Terre de sa substance et l’anéantir ne sont pas à proprement parler des actes reflétant notre "nature primaire".

 

Puissions-nous individuellement et collectivement, par la nature de nos choix, de nos motivations et de nos actions, contribuer à la préservation de notre bien le plus précieux, et lui faire honneur.

 

Fabal (Fabien Ballif)

 

GALERIE ZWAHLEN, ORBE

"STAND UP FOR THE LIGHT"

D’abord, pourquoi ce titre ? Pourquoi l’anglais ? Comme souvent, le titre s’impose plus facilement à moi en anglais qu’en français ; je ne saurais toujours l’expliquer; je crois en raison du caractère "universel" des sujets traités, et pour la consonance. En effet, le titre signifie littéralement "défendre les intérêts de la Lumière", ce qui ne sonne pas très bien en français.
Les points de départ de cette série sont multiples : Lumière de ma compagne Vanessa et de notre fille Alice; ensuite ma propre envie de cultiver, de consolider la part lumineuse en moi; finalement, mon regard sur le monde : force est de constater qu’une certaine partie de celui-ci manque de Lumière; proche de nous, pensons au drame des migrants ou à l’élection de Donald Trump à la présidence des USA. Je ne vais pas faire ici la liste des maux, souffrances et autres calamités qui frappent les êtres et la terre ; néanmoins je crois que cette liste est substantielle. Il me paraît nécessaire de regarder de quelle Lumière (s) nous brillons ou nous ne brillons pas, car nous sommes le monde, le monde n’est pas les autres.
Cette série de 24 œuvres n’est pas une étude sur la Lumière au sens figuré, mais une sorte de parabole sur la présence ou l’absence/le manque de Lumière dans le cœur des Etres.
Pour moi la Lumière ne se réduit pas uniquement à sa seule dimension figurative; elle possède des dimensions vibratoires, énergétiques, spirituelles, religieuses même, qui me semblent importantes. Comme vous l’observerez, j’ai construit la série en partant de petits formats assez obscurs, symbolisant le tréfonds, l’inconscient; la Lumière n’a que peu de place. Peu à peu les formats grandissent, indiquant un éveil de la conscience et une ouverture sur l’extérieur; la vibration lumineuse s’accentue. Les derniers formats s’éclaircissent et passent d’une prédominance horizontale à une prédominance verticale, signifiant un mouvement vers le haut, vers le divin, "dans la Lumière".
On pourrait aussi voir à travers cette construction la traduction de mes propres Lumières intérieures : d’abord enfouies, cachées, puis réelles, enfin espérées ou rêvées.
Les œuvres ont été réalisées par paires, comme deux faces d’une même pièce ou les parts d’Ombre et de Lumière présentes en nous tous. Le dernier grand format fait exception, l’Ombre étant comme supplantée par la Lumière. On peut voir une inversion quasi complète entre le premier et le dernier tableau.

 

Fabal (Fabien Ballif)

 

"Stand up for the Light" de Fabal (CH, 1971)

Le principe fondamental de l'Art est que seul peut être considéré comme Artiste celui qui accepte de dialoguer de manière critique et inventive avec tout le répertoire pré-existant, passé, contemporain et futur, des productions considérées comme artistiques. En cela, le domaine de la spécificité technique est bien sûr essentiel, mais doit toujours être  élargi. Fabal fait partie d’une géneration d’artistes qui modifient fondamentalement la nature et la forme de la peinture abstraite. Sa vision nouvelle de la peinture consiste en une évolution stylistique de la figuration vers une langage abstrait essentiellement fondé sur le rapport actif entre le spectateur et l’oeuvre.

La Lumière, le fil conducteur . La saga de la Lumière recréée par Fabal.  Sa naissance timide mais palpitante, son voyage au fil des toiles, avec  vitesse et  splendeur croissante, au rythme  de la mélodie de Wagner (Le voyage de Siegfried sur le Rhin); la Lumière contrôlée par la créativité de l'artiste, guidée par des miroirs qui parfois réfléchissent, parfois se répondent d’une toile à l’autre,  jusqu'à ce qu'ils atteignent le rocher de Walquirie où un dernier souffle triomphant  recrée le Cosmos. Dévastation de nos aberrations sociales faisant place à un Nouveau Monde, le Monde revisité par Fabal, fait de la Lumière et de l'Équilibre:  le "Stand up for the Light".

Ainsi, dans cette série, tout se passe comme si chaque tableau était comme une image en miroir d'un autre tableau. Ce n’est jamais la même image,  le peintre ne veut jamais repeindre exactement l'image précédente.  Au contraire, les changements se font subtils de toile en toile, de "paires" de toiles en "paires" de toile, qui nous rappellent des miroirs parallèles multipliant l'image d'origine à l'infini, laissant plâner une sorte de flou virtuel.

Le temps et les moyens d'application de la peinture varient d'un travail à un autre, étant directement connectés à la densité de peinture (plus ou moins liquide) et au type de pinceaux et accessoires utilisés. Les instruments deviennent les protagonistes de l'œuvre, déterminant le temps, le temps d'exécution, le rythme et le résultat final.

Fabal tente de se mettre sur un pied d'égalité avec les outils qu’il utilise. Après avoir déterminé la logique derrière la construction de l'ouvrage, il se met au service du medium, du pinceau et de la toile, laissant les traits évoluer par eux-mêmes. Même quand il les répète, les coups de pinceau apparaissent de manière emblématique,  parce que chaque trace est exemplaire et valable seulement  dans sa propre mesure.

  L’art moderne a mis en exergue les valeurs les plus intimes de la mémoire représentative, qui explore la connaissance de l’inconnu et de l’ineffable au moyen du temps lui-même. C’est l’art de Fabal.

La phrase, l'appel, le dialogue, le cri, le coup de pinceau sont aussi le reflet, la double-pensée. Obéissant à une grammaire spécifique de codes que la pensée n'a pas à respecter, l'acte même de peindre dans sa cursivité respecte le message mais pas l'idée initiale apparue à l'esprit. C’est comme si la peinture était ici plus une nouvelle forme d'expression de l'identité, alliée à elle plutôt que la niant. Mais on peut aussi juger ces fragments de couleurs comme des pièces d'un dialogue retardé, muet, qui a besoin de la réflexion  de l’autre - qui est aussi le spectateur - pour exister. C’est un travail tout en subjectivité que Fabal donne ici à voir, avec un  fil conducteur.

Parce que la proposition initiale ou le fil conducteur, le “chemin de la Lumière”, est tenu, je peux dire: toutes les toiles, toutes les histoires, la duplication sans fin des messages, des couleurs et des motifs, forment un tout et sont vraiment  reliées par des fils; ceux-ci lient les couches de chaque peinture entre elles, en remplaçant les lignes qui pourraient être tracées à la règle, créent des relations de dépendance et de  complémentarité entre les différentes parties de chaque toile et de chaque "fenêtre". Fabal construit son oeuvre comme s’il ne voulait pas que celle-ci s’échappe, comme s’il voulait éviter que les formes aient leur propre identité, chose qu’elles pourraient endosser  de l’autre côté de la toile, où la Lumière ne peut plus être vue. Mais ceci est déjà une fiction. Et la peinture de Fabal n’est pas  fiction, elle est la réalité d'un Artiste.

"Levez-vous pour la Lumière" - La Passion qui commence sous forme crépusculaire,  qui de toile en toile, comme des étapes - VIA CRUCIS  - de Jésus Christ (the Light) , va vers la Lumière pour devenir le "Stand up for the Light" de Fabal.

 

Porto, 12/12/2016

José Carlos Sarmento (P), artiste

 

"Métamorphoses"

"Métamorphoses" trouve sa source à la fois dans mon désir d’évolution personnel, mais aussi dans mon espoir d’un changement positif pour le monde. Les nombreuses afflictions actuelles, telles que les mouvements migratoires de masse, les guerres et exactions, le terrorisme, les catastrophes climatiques, etc… me touchent et m’ont donné envie de traduire sur la toile cette sensibilité et cette aspiration vers le meilleur. Je pense que la somme des transformations individuelles est une nécessité à la préservation de l'équilibre et de la vie sur Terre, toutes espèces confondues. "Métamorphoses" pénètre au cœur de l’être, ouvre des espaces, entre horizontalité et verticalité, et vibre de lumières porteuses ; c’est en somme une invitation à l’Elévation de l’Homme.

Fabal (Fabien Ballif)

"Untouched/Untouched Large"


"Untouched", ce qui n’a pas été modifié, transformé, déformé par l'esprit ou la main de l'Homme. A l’opposé, ce qui est pur, inaltéré, dans son état originel, libre de toute influence, authentique. Cette série part d’une réflexion sur notre monde occidental, de notre mode de vie et de consommation; je propose ici une vision renversée de la réalité; celle-ci me semble par trop être basée sur :

- notre propension à être dans le paraître plutôt que l’être
- notre croyance que pour atteindre le bonheur, notre vie doit être remplie de succès, de titres,

  de biens matériels, de richesses, d'occupations, de distractions
- notre désir d’accumulation et notre difficulté à être heureux avec ce qui est
- notre course à la croissance, à la (sur)-consommation et à la destruction.

Je creuse ici le "paysage" pur, vierge d’altérations, de déformations, permettant l’expression du vrai, du saint, du sacré. Un lieu hors du temps linéaire, sans début ni fin, propice à la contemplation, à l'apaisement individuel et collectif.

 

Fabal (Fabien Ballif)


"Horizons"

Je questionne principalement par cette série notre avenir, individuel et collectif. Le point de départ est à trouver dans ma sensibilité écologique et spirituelle. Le titre évoque symboliquement ce qui se profile en amont : vers quoi allons-nous, comment ? Que nous souhaitons-nous, que souhaitons-nous pour nos enfants, nos proches, nos nations et notre Terre ? Notre horizon nous apparaît-il sombre ou lumineux ? Nos perspectives environnementales, sociales, spirituelles, nous réjouissent-elles ? Pouvons-nous transformer quelque chose et aller vers un avenir plus équitable, plus humain, plus élevé ? Les représentations de cette série se trouvent teintées de cette grande interrogation, mais chacun déterminera la couleur véritable des "Horizons" présentés, selon son parcours de vie et ses filtres personnels.

 

Fabal (Fabien Ballif)

 


"Atlantide"


Première petite série ; celle-ci part de l'envie de parler de ce qui est perdu, de ce qui a été effacé, absorbé, générant une sorte de nostalgie et un sentiment de perte inéluctable. Symboliquement on pourrait la mettre en lien avec la perte de mémoire, aux souvenirs qui s’effacent avec le temps, à la cessation ou à la fin. Le mythe de l'Atlantide est entre autre une source d'inspiration pour ces quelques oeuvres.

Fabal (Fabien Ballif)

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